L'engrenage du mal: Roman policier by Nicolas Feuz

Auteur:Nicolas Feuz [Feuz, Nicolas]
La langue: fra
Format: epub
ISBN: 9782889441440
Éditeur: Slatkine & Cie
Publié: 2020-05-29T07:00:00+00:00

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De retour au BAP, Dan Garcia s’enferma dans son bureau et se connecta à la base de données fédérale ADN. Il regarda l’historique de son code d’accès. Tanja l’avait utilisé une heure auparavant. Elle n’avait pas perdu de temps. Sans surprise, le chef des stups constata qu’elle avait consulté plusieurs profils génétiques, le sien, celui de sa mère, et celui du sang qu’on avait retrouvé sur le voilier à Morges : il contenait des allèles connexes aux siens. La victime de Morges était bien son fils.

Un échantillon de l’ADN du père de l’enfant n’était pas utile à la résolution de la question. La base CODIS* renvoyait toutefois à un autre ADN enregistré. Garcia appuya sur le lien et lut le nom qui s’afficha à l’écran : Frédéric Ansermet.

Tanja ne lui avait jamais révélé le nom du père de Loran. Le nom d’Ansermet lui rappelait quelque chose. Il se logua sur Google et le moteur de recherche le redirigea immédiatement sur une multitude d’entrées. La première occurrence était « Pouvoir judiciaire – État de Vaud ».

« Juge des affaires civiles et pénales, tribunal d’arrondissement de Lausanne, M. Frédéric Ansermet, président. »

Les autres sites renvoyaient à des médias romands, la RTS, 24 heures, Le Matin dimanche ou 20 Minutes, qui avaient traité des affaires que le magistrat avait jugées.

Le père de Loran Stojkaj était juge. Que Tanja ne lui en ait jamais parlé, Garcia pouvait le comprendre. C’était sa vie privée. Mais que faisait l’ADN d’un juge dans la base CODIS ? Le profil génétique était récent. Le chef des stups ne se voyait pas téléphoner à ses collègues vaudois pour demander une explication. D’autant que ce matin, à Morges, ils lui avaient clairement reproché d’avoir conduit Tanja sur une scène de crime qui ne relevait pas de sa compétence.

Au moment où Garcia s’apprêtait à lancer une recherche complémentaire, son téléphone vibra. C’était la centrale. On lui passa le chef de quart.

— T’es toujours de perm ?

— Oui, jusqu’à ce soir. Et je ne suis pas près d’aller me coucher, vu les événements des dernières trente-six heures. Qu’est-ce qui se passe ?

— Une certaine Élodie Rochat vient d’appeler pour signaler la disparition de son mari, Serge.

— Serge Rochat ? Ça me dit quelque chose.

— C’est le gars qui a shooté la petite Mathilda Keller sur un passage piéton.

— Ah oui, je me souviens. Quelle est la situation ?

— Il n’est pas rentré chez lui.

— Depuis quand ?

— Ce matin. Il s’est levé très tôt pour faire une livraison au col des Roches et depuis, elle n’a plus de nouvelles. Elle a essayé de le joindre de nombreuses fois, mais elle tombe sur la messagerie de son portable.

— Il a peut-être une maîtresse.

— Tu m’excuseras, mais je n’ai pas posé la question. Élodie Rochat est enceinte. Elle était complètement affolée au téléphone. Son mari avait tenté de se suicider après la mort de la petite Keller. C’était il y a trois ans, mais les rechutes, ça existe. Peut-être que l’idée d’avoir un enfant…

— OK.

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